Les pointus sont des bateaux aux formes galbées et aux couleurs vives, apportant aux ports littoraux de la région une note colorée et une animation lors du démaillage des sardines ou des poissons de bouillabaisse.
Ces bateaux, très résistants, ont permis à des générations de pêcheurs de prendre la mer. Aujourd’hui après une longue éclipse, les amateurs de vieux gréements et plaisanciers tentent de les remettre à l’honneur.
Les pointus doivent leur nom à leurs formes effilées à leurs extrémités. La forme arrière pointue correspond à la nécessité d’avoir des bateaux très marins, se comportant bien face à une mer formée, que cette mer vienne de l’avant (le bateau affrontant la mer de face) ou de l’arrière (les vagues rattrapant le bateau par l’arrière). Le mistral, vent violent débouchant de la vallée du Rhône, lève rapidement une mer courte et creuse qui met à rude épreuve les petites embarcations ; la forme arrière pointue permet à ces embarcations de conserver de bonnes qualités marines à toutes les allures, c’est-à-dire quel que soit l’angle avec lequel le vent et la mer abordent le bateau. Inversement, sur les mers océanes, la grande longueur d’onde de la houle, même par vent violent, autorise des formes arrières plates, à tableau, ce qui facilite la construction des coques.
Le nom de pointu est d’apparition récente, donné dit-on par les équipages bretons de la Marine Royale stationnés à Toulon à ces curieux petits bateaux de pêche et de service qui animaient la rade... et qui étaient pointus à l’arrière comme à l’avant.
La taille des pointus était comprise entre 6 et 8 mètres.
Les meilleurs constructeurs, héritiers d’un grand savoir-faire, étaient et demeurent les charpentiers de marine d’origine ligurienne ou napolitaine installés dans les pittoresques chantiers établis près des ports de pêche les plus actifs du territoire varois.
Le Phallus : une pièce essentielle fait encore la gloire des pointus, le capian. Le capian est une partie intégrante de l’étrave, symbole commun aux ports de la Méditerranée occidentale. Allégorie de la force masculine, c’est le phallus vénitien souvent peint en rouge.
La voile latine : bateaux à voile et à avirons, les pointus sont grées en voile latine d’influence arabe. Le gréement est très simplifié du fait de la mobilité de la voile autour d’un point fixe.
Il fallait être un homme, un dur de dur pour aller pêcher au large avec ces barquettes, poussées par les avirons ou pour les plus gros par une voile latine.
Les moteurs, ne sont apparus que vers les années 1913 avec les fameux moteurs monocylindre Baudouin Y1 5cv à essence.
Rappelez vous la réplique dans la trilogie de Pagnol, " c'est un diesel ?.......non c'est un Baudouin ! "
La motorisation des pointus
va modifier le mode de vie des pêcheurs, faciliter et écourter
les traversées.